20/02/2008

La marche nocturne.

Paupières brûlent. Lèvres ankylosées. L’écran noir reste muet et son silence m’insupporte. Des nouveaux paysages se révèlent alors, et ils sont beaux, loin, inatteignables. La lumière se déverse comme une pluie neuve. Les clochards célestes capturent l’aube dans leurs cils, il en coule de grandes et lourdes perles dorées. Entreprendre de trouer ses semelles, les râper sur l’asphalte noire et brute, les traîner dans les villes grises accrochées au ciel, les faire virevolter sur le sable brun fluide et sans cesse en mouvement. Les jours s’étirent comme des chats paresseux, les poussières dansantes sont des caresses bienfaitrices. Salvatrices. Le purgatoire terrestre, la civilisation mesquine se démènent pour ne pas se faire oublier. Envoie les valser et tourne à leur mort. Et rit effroyablement comme un poète monstre et ivre. Tu ris comme tu pleures. La marche est aisée sous la lune qui baigne la campagne blanche. Et marche et vole tes semelles trouées qui claquent sur les sentiers. Va, le front glacé admirablement par le Vent sans fonds. Les paupières sont fraîches comme un hiver doux. Au loin la ville s’allonge.

4 commentaires:

coline a dit…

Merci à toi de lire mes articles,
il y en a peu.
Tu y étais aussi?
En tout cas, sache que je vois tout d'une personne très poétique en parcourant tes articles, tous plus réussis les uns que les autres.
Et un intriguant champ lexical entre nous. Tu as la passion des mots, on dirait :)
A bientôt Londres.

coline a dit…

Oh mon Dieu. Pas de chance... BB Brunes et Justice, juste ce qu'il fallait pas... La hype de bas étages, ça attire les ptites fashions, genre de filles qui crient dans la rue "Putain j'suis trop def" et disent "Ouais, Pete Doherty j'le love. J'adore les Libertines. J'vais les voir bientôt."
Ceux de Lille on eut de la chance, The Tellers c'est bien. Et rien du tout, j'avoue que c'est un peu bizarre, mais au moins on sait que les gens qui sont là le sont pour les Babyshambles.
Et puis, la relative intimité de l'AB ajoute quand même au charme, tu as raison.

Cheers.

Claire a dit…

aaah celui-là. sans conteste mon article préféré avec "Heroin" depuis que tu as déménagé sur blogspot. mmh, je pense même imprimer quelques de tes écrits, et d'autres que j'apprécie sur blog, pour encore savourer hors internet :)
ça me fait vraiment penser à un livre, "les garçons", le héros avait des perles de lumières dans ses poches

Anonyme a dit…

ca me donne envie d'une de ces nuits d'été, de l'odeur particulière de celles-ci et de l'asphalte encore tiède.